L’UPA a récemment participé à une campagne internationale qui vise à dépénaliser et déclassifier les infractions mineures dans toute l’Afrique. L’incrimination et la répression des délits mineurs sont endémiques en Afrique. Un grand nombre de ces lois émanait de l’ère coloniale, et a été conçu afin de pratiquer la ségrégation et de séparer les communautés pour les opprimer et les réprimer. Ces lois sont souvent vagues, trop générales, et principalement utilisées à des fins égoïstes et politiques. Les victimes sont souvent soumises à des arrestations arbitraires et à l’usage excessif et abusif du pouvoir pendant la garde à vue et la détention préventive. Une recherche au Malawi a révélé que des infractions, comme le vagabondage, sont couramment utilisées pour arrêter les travailleurs du sexe, les sans-abri et les personnes présentant des handicaps psychosociaux ou intellectuels. Une telle étude a été faite ou est en cours dans plusieurs pays, dont le Kenya, le Malawi, le Mozambique et la Zambie.
Les 8 et 9 décembre 2014, des organisations de la société civile ont eu une réunion spécifiquement nationale au Kenya. Le but de la réunion était de faire comprendre davantage les travaux en cours et les initiatives existantes au Kenya, d’identifier des partenaires clés et les modalités appropriées susceptibles d’être utilisées pour faciliter le changement. La réunion a commencé avec la présentation d’un aperçu régional du problème en Afrique et a situé le cadre de l’environnement de la réforme juridique au Kenya, en particulier à travers les lentilles de la nouvelle constitution. Elle a en outre exploré l’application des lois par la police ; la justice pour les populations clés et les lois de santé mentale au Kenya. Les représentants des groupes marginalisés tels que les travailleurs du sexe et les vendeurs de rue ont eu l’occasion de partager leurs expériences. Mme. Irini Anastassiou du Secrétariat de l’UPA a fait une présentation sur « les stratégies et les opportunités de collaboration avec les institutions africaines des droits de l’homme et comment les travaux du Kenya pourraient alimenter le processus régional ».
La réunion a permis de faire un recensement des possibilités actuelles de collaboration sur la question et d’élaborer un plan de mise en œuvre et un calendrier initiaux pour créer un récit cohérent et une dynamique plus élargie autour des questions.
Source : http://lawyersofafrica.org ~ Bulletin d’information de décembre 2014