- Source : LE QUOTIDIEN N°3609 du jeudi 12 février 2015
- Par Babacar Guèye DIOP
Aspirant fortement à l’émergence, le Sénégal devra attendre avant d’y accéder. Lors du point économique d’hier, la Direction de la prévision et des études économiques (Dpee) a brossé un tableau sombre des politiques budgétaires entreprises par l’Etat depuis 1980. A l’aube de la mise en place du Plan Sénégal émergent (Pse), d’importants efforts restent à fournir.
Pour atteindre l’émergence, le Sénégal devra mettre en place une bonne politique budgétaire. Hier, lors du dernier point économique de la Direction de la prévision et des études économiques (Dpee) du ministère de l’Economie, des finances et du Plan, trois rapports sur l’élaboration des politiques budgétaires depuis 1980 ont été présentés. Le premier a fait le panorama des choix budgétaires des autorités publiques de 1980 à 2013. Il a permis de voir l’évolution des agrégats des finances publiques en matière de recouvrement de recettes, d’exécution de dépenses et en matière d’évolution du déficit budgétaire. Par la suite, une autre présentation a porté sur l’évolution de la crédibilité budgétaire au Sénégal sur la période 1993-2013. Ce document s’est interrogé sur la crédibilité des politiques budgétaires mises en place par les pouvoirs publics. Enfin, un exposé a été fait par Philip English, l’économiste en chef de la Banque mondiale, pour tirer les acquis du passé en vue de la réalisation du Plan Sénégal émergent. A la lumière de ces présentations, affirmer que l’économie sénégalaise est dans le creux n’est point un euphémisme.
Des réformes s’imposent. «Pour réussir le Pse, les réformes préalables ont été identifiées. Les premières visent l’augmentation substantielle des recettes budgétaires, la rationalisation des dépenses pour accroître les marges de manœuvres budgétaires et plus d’investissement au profit du Pse, de meilleures améliorations de l’environnement des affaires surtout dans le domaine de l’énergie. Les autorités visent également la planification des investissements», signale Djibril Dione, directeur général-adjoint de la Dpee. Evidemment, une bonne partie des investissements devront provenir de l’extérieur, dans le cadre du partenariat public-privé. En ce sens, l’Etat a donné le signal d’une restructuration du budget en faveur des investissements beaucoup plus productifs. Ainsi, et l’étude sur la crédibilité budgétaire l’a démontré, cette mesure devrait davantage attirer les investisseurs étrangers dans le partenariat public-privé.