« Une grande partie des fonctionnaires souffre du décalage entre le discours de principe sur la laïcité et la pratique du terrain où les demandes communautaires se multiplient ». C’est pour répondre à cette situation « anxiogène » que la ministre de la fonction publique, Annick Girardin, a installé, le 7 mai 2016, la commission laïcité et fonction publique. Placée sous la présidence de l’ancien ministre de la fonction publique, Émile Zuccarelli, la commission doit, selon ce dernier, « décliner » très concrètement le principe de laïcité qui figure maintenant dans le statut général. Il s’agit de donner aux agents « une aide concrète », des outils de réponse dans chaque situation ; ou encore, selon Annick Girardin, « sans tabou et sans stigmatisation », « de démêler ce qui est acceptable de ce qui ne l’est pas ».
Pour y parvenir, la ministre a réuni dans la commission, qui compte 25 membres, des représentants des employeurs des trois fonctions publiques, des syndicalistes, mais aussi des personnalités qui doivent apporter un regard extérieur comme l’historien Jean Baubérot ou l’historienne et sociologue spécialiste des religions Valentine Zuber.
La commission doit rendre son rapport en novembre afin que ses préconisations puissent être mises en œuvre dès la fin de l’année. Elle procédera, a indiqué l’ancien maire de Bastia, à de nombreuses auditions de personnalités et d’employeurs publics. Mais celui-ci souhaite aussi que la commission puisse « directement échanger avec des agents confrontés à ces problèmes ».
par Marie-Christine de Monteclerle 14 juin 2016