L’arrivée de l’autoroute Aibd-Mbour aura des impacts incommensurables et donnera une nouvelle dynamique à plusieurs secteurs qui relanceront considérablement l’activité économique du département de Mbour. Les populations des zones impactées se disent confiantes quant à l’avenir, avec ce grand projet qui est appelé à faire naître une croissance forte dans leurs différentes localités et faire du département de Mbour l’un des pôles économiques les plus importants du Sénégal.
Saliou Samb, président du conseil départemental de Mbour : « L’autoroute Aibd-Mbour va booster la compétitivité et l’attrait de notre territoire »
Les perspectives créées par l’arrivée de l’autoroute Aibd-Mbour permettent d’entrevoir l’avenir avec beaucoup d’optimisme. Selon Saliou Samb, président du conseil départemental, cette infrastructure sera une bénédiction pour Mbour et son hinterland et va améliorer sensiblement la compétitivité et l’attrait du territoire.
Le département de Mbour qui connait un boom démographique extraordinaire aspire à devenir une métropole de premier plan. Et avec l’arrivée de l’autoroute Aibd-Mbour, le président du Conseil départemental de Mbour, Saliou Samb estime que les conditions propices au développement local sont optimales. En plus de créer ou de multiplier l’effervescence dans cette zone, cette infrastructure permettra, selon le président du Conseil départemental, l’amélioration des conditions de déplacement et un gain de temps. « L’autoroute Dakar-Diamniadio-Aibd-Mbour permettra aux usagers de relier la Petite Côte en moins de 45 minutes. Elle va également assurer le désenclavement des zones traversées et surtout accélérer le redéploiement des activités commerciales que ce soit à Diass, Sindia, Nguékhokh, Somone, Saly, Mbour ou encore Malicounda et autres », relève Saliou Samb. « Si l’on y ajoute l’aéroport de Diass dont la mise en service est très attendue, la Petite côte sera une plaque tournante du transport aérien dans la sous-région. On sera donc à moins d’une demi-heure des zones touristiques et hôtelières de la Petite côte ; ce qui sera un atout supplémentaire pour faire du tourisme un levier important de développement économique et social », ajoute-t-il.
Pour le président du Conseil départemental, l’autoroute sera plus qu’un accélérateur de la dynamique de croissance pour le département de Mbour. « Économiquement, c’est bien pour la population, mais aussi pour les industriels, l’industrie touristique de la Petite côte qui bénéficieront des retombées », assure M. Samb. « Mbour est reconnaissant à l’endroit du chef de l’État qui a eu le réflexe et la clairvoyance de dérouler tous ces projets structurants à savoir l’Aéroport international Blaise Diagne (Aibd), la Zone économique spéciale intégrée de Dakar (Disez), l’autoroute Diamniadio-Mbour, la réalisation du projet Train express rapide (Ter), la concrétisation du plan de développement touristique. Avec tous ces projets, Mbour connaîtra un meilleur essor et sera l’un des premiers pôles économiques du pays », fait-il savoir.
Kiniabour 2 attend toujours l’indemnisation de ses 508 parcelles impactées
La mise en service de l’autoroute Aibd-Mbour aura certainement un impact sur le développement économique de Kiniabour 2 et environs. Pour autant, 508 personnes impactées par l’agrandissement du giratoire de Sindia continuent de réclamer leurs indemnisations.
Situé à deux kilomètres à l’ouest de Sindia, sur la route de Popenguine, Kiniabour 2 fait partie des villages impactés par le tracé de l’autoroute Aibd-Thiès-Mbour. En ce début d’après-midi de mai, un calme relatif règne dans cette bourgade. Comme à leur habitude, le chef de village et d’autres notables de la localité se retrouvent sur l’esplanade de la mosquée. C’est ici que l’essentiel des questions qui intéressent le bien-être des populations est débattu. La question du tracé de l’autoroute Aibd-Mbour n’a pas échappé à la règle. Conscient de l’impact socioéconomique de cette infrastructure, Kiniabour 2 n’a guère opposé de résistance, même si au début il y a eu des frictions de part et d’autre. Aujourd’hui, toutes les questions qui faisaient l’objet d’une pomme de discorde entre les populations et l’Ageroute ont presque trouvé une solution. Le seul problème qui demeure concerne les 508 parcelles des habitants du village, expropriées après le démarrage des travaux du fait de l’agrandissement du diffuseur de Sindia.
Les propriétaires courent derrière leurs indemnisations depuis trois ans. Le chef de village de Kinabour 2, Assane Seck avertit que si rien n’est fait d’ici peu, les populations n’hésiteront pas à se faire entendre. Il estime que le blocage ne se situe pas à l’Ageroute qui a toujours manifesté sa bonne volonté, mais plutôt du côté de la municipalité de Sindia. Interpellé sur cette question, le premier adjoint au maire de la commune, Pape Diallo, indique que la procédure suit son cours et qu’une solution sera bientôt trouvée.
Hormis cette contrainte, les populations de Kiniabour 2 estiment que l’autoroute Aibd-Mbour va réellement impacter le développement économique de la zone. À l’époque, une seule route traversait le village, notamment celle qui mène à Popenguine.
« L’autoroute va davantage faciliter le déplacement des populations », affirme le chef du village de Kiniabour 2, Assane Seck. Il est clair, dit-il, que cette infrastructure va redonner une nouvelle vie à Kiniabour 2 et ses environs. Abondant dans le même sens, Abibou Seck estime que le Sénégal ne peut pas se développer sans infrastructures routières. Pour lui, partout où il y a eu des routes, le développement a suivi. « Point de développement sans infrastructure routière », ajoute-t-il. Abibou Seck informe d’ailleurs que des investisseurs étrangers ont déjà commencé à s’installer dans la zone. Ils interviennent dans la culture des mangues. « Si la zone était inaccessible, ces gens n’allaient pas investir ici », explique-t-il. Seulement, souligne un autre notable du village, Abdou Seck, l’entreprise chinoise chargée de réaliser les travaux, ne procède pas à l’arrosage des travaux de terrassement. Et la poussière soulevée par le passage des engins a eu, selon lui, un impact réel sur la santé des populations (voir ailleurs). Et il invite les autorités à davantage prendre en compte les préoccupations de la communauté Safène. Le chef du village de Kiniabour 2, Assane Seck n’a pas aussi manqué de souligner quelques vieilles doléances du village. Au rang desquelles figurent l’éclairage public défectueux, le manque d’eau, la transformation de la case de santé en poste de santé, la construction d’autres salles de classe pour le Cem du village et une mosquée. Pour sa part, El Hadji Malick Seck, notable du village, demande à l’Ageroute de prévoir des dos d’âne sur la route Sindia-Poponguine qui traverse leur localité en cours de réhabilitation.
Commune de Sindia : Adhésion polulaire au projet
Les populations de la commune de Sindia apprécient, à sa juste valeur, la réalisation de l’autoroute Aibd-Mbour. Si elles adhèrent entièrement à ce projet d’utilité publique, elles n’ont pas manqué de relever quelques soucis dans la réalisation de l’infrastructure routière.
L’autoroute Aibd-Mbour aura un impact réel sur le développement socioéconomique des villes comme Sindia et environs. Telle est la conviction de Pape Diallo, premier adjoint au maire de Sindia. Déjà avec l’autoroute Dakar-Diamniadio, dit-il, Sindia trouve son compte, car beaucoup de gens quittent Sindia pour aller travailler à Dakar. Aussi, ajoute-t-il, des infrastructures d’une telle dimension facilitent non seulement la mobilité des populations, mais aussi des échanges commerciaux. Pour Pape Diallo, la mise en service de la première section de l’autoroute Aibd-Mbour à savoir Aibd-Somone va davantage faciliter les déplacements des populations. L’Agence des travaux et de gestion des routes (Ageroute) semble réserver la part belle à la commune de Sindia avec des voies d’accès à l’autoroute. « Nous sommes très satisfaits de la réalisation de cette autoroute qui va jouer un rôle important dans l’émergence de Sindia », note le premier adjoint au maire qui a rendu hommage au chef de l’État. Pour lui, les populations adhèrent entièrement à ce projet qui est d’une utilité publique notoire.
Beaucoup d’investisseurs ont commencé à s’intéresser à la zone depuis l’ouverture de l’autoroute à péage Patte d’Oie-Diamniadio. C’est pourquoi, révèle-t-il, les sollicitations concernant le foncier dans la commune ont pris une proportion importante. « Quand vous faites le tour du périmètre communal, vous vous rendez compte que les hommes d’affaires de même que des individuels commencent à y investir », poursuit-il. « Étant donné que la location est devenue insupportable à Dakar, beaucoup préfèrent habiter ou construire hors de Dakar », fait remarquer Pape Diallo. Ce dernier a reconnu quelques difficultés dans la libération des emprises. Il s’agit de 508 personnes impactées de Kiniabour dont les champs ont été touchés par le tracé de l’autoroute. Celles-ci attendent toujours leur indemnisation depuis trois ans. « La procédure suit son cours. Elle sera bientôt finalisée », assure le premier adjoint au maire, avant de plaider pour la construction et la réalisation d’un ouvrage de drainage des eaux pluviales. « En l’absence de canalisation, avertit-il, la commune de Sindia sera inondée pendant l’hivernage ». Il sollicite ainsi la réalisation d’un ouvrage de drainage des eaux pluviales à Sindia. « Nous sommes une petite commune ; nous ne disposons pas assez de moyens pour réaliser des infrastructures de grande envergure », indique-t-il. M. Diallo a aussi demandé la construction de la route Guéréo-Sindia, une vieille doléance des populations. Guéréo, précise-t-il, c’est le poumon de la commune de Sindia avec une population de 14.000 habitants.
Saër Ndao, préfet du département de Mbour : « Avec l’autoroute, davantage de personnes vont habiter à Mbour et travailler à Dakar »
Le préfet du département de Mbour, Saër Ndao, a indiqué que l’impact socioéconomique de l’autoroute Aibd-Mbour sera très positif pour les populations de la zone, notamment celles du département de Mbour. Pour lui, le développement économique est lié, en grande partie, à la mobilité. « S’il y a une mobilité et une fluidité dans la circulation des marchandises et des biens, l’économie s’en tirera beaucoup mieux », assure-t-il. Dans la foulée, le préfet déplore la difficulté de circuler sur l’axe Rond-point Saly-Préfecture de Mbour. « Dès que vous arrivez à ce niveau, vous rencontrez beaucoup de difficultés pour aller à la Préfecture de Mbour.
Souvent, on perd une heure pour un tronçon qui ne fait même pas 2 km », regrette Saër Ndao. « S’il n’y a pas de mobilité, dit-il, l’économie en pâtit ». La conviction du préfet est que l’autoroute facilite une certaine fluidité, une accessibilité des zones de développement économique. « D’autres activités économiques naîtront autour de l’autoroute », poursuit Saër Ndao qui est d’avis que cette infrastructure constitue une « aubaine » pour les populations de la zone. Il estime que l’autoroute va également faciliter un accès rapide à l’aéroport international Blaise Diagne (Aibd) pour permettre aux populations de voyager sans perdre de temps. « C’est une grappe qu’il faut savoir exploiter. Si nous l’exploitons très bien, l’économie ne s’en portera que mieux », insiste Saër Ndao. Présentement, des gens quittent Mbour pour venir travailler à Dakar. « Si l’autoroute est achevée, à son avis, d’autres préféreront dormir à Mbour pour aller travailler à Dakar ». « Se mouvoir à Dakar est difficile. Si l’autoroute est achevée, quitter Mbour pour aller à Dakar sera encore plus facile », fait remarquer le préfet de Mbour pour qui « l’autoroute est une ouverture vers le développement économique ».
Un portefeuille autoroutier de 465 km à court terme
Le trafic autoroutier est toujours un bon indicateur de l’activité économique. L’État du Sénégal qui l’a si bien compris veut développer une parfaite connectivité avec tout le territoire, a confié la réalisation de projets routiers et autoroutiers de grande envergure à l’Ageroute qui est en train de se déployer sur toute l’étendue du territoire national. « Aujourd’hui, nous avons l’autoroute Mbour-Aibd-Thiès qui est en train d’être réalisée et l’autoroute Thiès-Touba dont les travaux sont en cours. La branche de l’autoroute Aibd-Thiès va se raccorder avec l’autoroute Thiès-Touba et à terme, il y aura l’autoroute Dakar-Thiès-Touba », souligne le directeur des Autoroutes et des Partenariats publics-privés de l’Ageroute, Bocar Malick Mbow.
« Vers le sud, l’État est en train de travailler pour la mise en œuvre de l’autoroute Mbour-Fatick-Kaolack et l’autoroute Thiès-Tivaouane-Saint-Louis. C’est le programme à court terme. Mais à long terme, nous comptons desservir les plus grandes villes par des autoroutes ou des voies express rapides », indique Bocar Malick Mbow. Selon lui, le portefeuille de l’Ageroute pour le programme à court terme est constitué d’un linéaire total de 465 km d’autoroutes pour un montant de l’ordre de 1.450 milliards de francs Cfa. En plus de favoriser le développement économique et social, cet important programme de liaison autoroutière garantira aux populations de toutes les localités traversées un accès pratique vers les voies rapides.
10 cas de maladies respiratoires détectés par jour à Kiniabour 2
Avec la construction de l’autoroute Aibd-Mbour, les dommages collatéraux ne manquent pas. Les populations qui habitent non loin du tracé souffrent de maladies respiratoires dues à la poussière soulevée par les engins. Trouvée dans un atelier de formation pour la distribution de moustiquaires imprégnées, la matrone de la case de santé de Kiniabour 2, Astou Ndour a, quant à elle, regretté l’absence de mesures d’accompagnement dans la construction des travaux de l’autoroute Aibd-Mbour. Par jour, a-t-elle dit, 10 cas de maladies respiratoires sont détectés à cause de la poussière inhalée par les populations. Ces dernières appellent les différents acteurs au sens de la responsabilité et invitent l’entreprise chinoise chargée de l’exécution des travaux à l’arrosage des routes deux à trois fois par jour tel que stipulé dans le contrat.
Au rang des conséquences dans la réalisation de cette infrastructure, la matrone Astou Ndour, par ailleurs présidente du groupement de promotion féminine de Kiniabour, relève que les femmes de Kiniabour 2 ont perdu leur aire protégée avec les travaux de l’autoroute Somone-Mbour. Même si elles ont été indemnisées, elle souligne que leur groupement n’arrive pas encore à trouver une surface pour poursuivre ses activités à cause du difficile accès à la terre dans la zone. « Le montant de notre indemnisation était insuffisant pour acheter un autre terrain qui peut nous suffire. Face à cela, nous sommes obligées de nous adonner à d’autres activités comme la location de chaises », informe-t-elle.
Fortes convoitises sur les terres à Malicounda
À Malicounda, l’avènement de l’autoroute constitue une aubaine pour les populations. Selon le deuxième maire adjoint, Maïssa Faye, les terres font déjà l’objet d’une forte convoitise.
Il n’y a guère de moment où la circulation est fluide sur la route nationale n° 1, notamment de Diamniadio à Mbour. Régulièrement, on assiste à des scènes qui font frémir bon nombre de passagers du fait de mauvais comportement de certains automobilistes. Cette route à deux voies semble trop exiguë pour contenir le flot de véhicules. Face à cette situation, rouler avec prudence doit être le maître mot. Malicounda, l’avènement de l’autoroute Aibd-Mbour dont la première section Aibd-Somone est déjà bouclée, constitue une aubaine pour les populations qui pourront bientôt passer par cette autoroute pour rallier rapidement Dakar ou d’autres régions du pays. Cette nouvelle commune située au sud de l’arrondissement de Sindia, dans le département de Mbour, se trouve à moins de 100 km de Dakar. Le tracé de l’autoroute Aibd-Mbour et particulièrement la deuxième section Somone-Mbour traverse champs et habitations. Au début, il y avait quelques difficultés qui étaient, selon le deuxième adjoint au maire de Malicounda, Maïssa Faye, liées aux montants des indemnisations jugés dérisoires par les impactés. Mais aujourd’hui, se félicite Maïssa Faye, le processus est en phase de conciliation et sera bientôt bouclé. Pour le deuxième adjoint au maire de Malicounda, cette infrastructure d’une très grande utilité publique va faciliter la mobilité des populations. Avec cette infrastructure routière, la commune de Malicounda d’une superficie de 124 km2 parce qu’elle ceinture la commune de Mbour et s’adosse sur une façade maritime d’environ trente 30 km de longueur jusqu’à Pointe Sarène au sud de la Petite côte, continue de faire l’objet de beaucoup de convoitises et de passion. À en croire le deuxième adjoint au maire de Malicounda, l’autoroute Aibd-Mbour a déjà commencé à aiguiser des appétits et connaît une poussée sans précédent du foncier avec l’intérêt d’un nombre de plus en plus grandissant d’investisseurs qui ont commencé à s’y implanter.
Samba Oumar FALL et Souleymane Diam SY (textes)
et Pape SEYDI (photos)
Source : http://lesoleil.sn