Barreau de Bruxelles : Me Firmin Yangambi, membre d’honneur du barreau de Bruxelles

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Visite de Me Firmin Yangambi du conseil de l’Ordre du 17.12.19 – Procès-verbal.

Le bâtonnier et le conseil de l’Ordre accueillent Me Firmin Yangambi, avocat au barreau de Kisangani au Congo, qui est accompagné du bâtonnier Yves Oschinsky, de Me Jean-Marc Picard et de Me Marie-Françoise Dubuffet, anciens membres du conseil de l’Ordre.
Deux membres de la famille de Me Yangambi sont également présents.
Le bâtonnier précise qu’il est fier de recevoir Me Yangambi qui honore la profession d’avocat. Le barreau de Bruxelles souhaite faire de lui un membre d’honneur du barreau afin qu’il puisse bénéficier du soutien du barreau de Bruxelles et ne plus jamais être inquiété sans que nous n’en soyons avertis.

Me Yangambi sera le premier à pouvoir bénéficier de ce titre (applaudissements).
Le bâtonnier se dit très ému et très touché par le moment historique. Il donne ensuite la parole au bâtonnier Yves Oschinsky qui rappelle que dès le week-end de réflexion du conseil de l’Ordre en 2009 à Barcelone, la situation de Me Yangambi a inquiété le barreau de Bruxelles.

Me Yangambi avait été arrêté suite à un simulacre de procès.
A l’époque le conseil de l’Ordre avait pris plusieurs motions suite à la condamnation à mort de Me Yangambi.

Plusieurs résolutions ont été votées durant l’incarcération de Me Yangambi dans la prison de Makala. Toutes ces motions demandaient sa libération.

Le bâtonnier donne ensuite la parole à Me Marie-Françoise Dubuffet qui est émue du geste de son Ordre.
Me Dubuffet rappelle que souvent elle s’est rendue au Congo afin d’assurer Me Yangambi de son soutien. La vigilance et les regards incessants tant du barreau de Bruxelles que de l’OBFG ont permis d’éviter le pire.
Enfin, Me Dubuffet, même si elle ne partage pas les convictions religieuses de Me Yangambi, souligne que sa foi a réellement été un moteur de résilience pour Me Yangambi durant toute son incarcération.

Le bâtonnier donne ensuite la parole à Me Jean-Marc Picard qui lui aussi évoque l’émotion que produit l’arrivée de Me Yangambi, libre, en Belgique.
Me Picard précise que Me Yangambi est un prisonnier qui revient de l’enfer. Il insiste pour que des contacts réciproques et soutenus soient entretenus avec les barreaux de Kinshasa.
Envoyer des délégations belges au Congo n’est pas vain et nous pouvons adopter des solutions constructives, dans le respect des normes et des autorités locales.
Nous pouvons rappeler la place de l’avocat dans la résistance aux autorités, là comme ailleurs.

Enfin, le bâtonnier donne la parole à Me Yangambi.
Avec beaucoup de modestie, Me Yangambi souligne que son cas n’est pas particulier et précise sa volonté de continuer à se battre pour l’idéal d’une société plus juste et plus digne.
Il se dit honoré d’être distingué « sans avoir rien fait », alors qu’il n’a fait que remplir son devoir d’humanité.
Me Yangambi reçoit néanmoins l’hommage avec beaucoup de joie et de satisfaction.
Il insiste également pour que des échanges continuent à intervenir entre la Belgique et le Congo en rappelant que le Code pénal congolais a des origines belges puisqu’il est basé sur une loi coloniale.
Il rappelle que la Belgique ne doit plus intervenir dans un rapport de dominant-dominé mais dans un rapport de solidarité humaine et appelle donc le barreau de Bruxelles mais aussi les barreaux congolais à entretenir des relations soutenues.
Il est conscient que la protection qu’il a reçue de la part des avocats belges lui a été d’un grand secours (longs applaudissements).
Le diplôme de membre d’honneur du barreau de Bruxelles sera remis à un membre de la famille de Me Yangambi lors des cérémonies de la rentrée solennelle, au mois de janvier.

 

Source : barreaubruxelles.be